Sophie Calle: Douleur Exquise

Douleur Exquise a mis vingt ans avant d’être une œuvre d’art. D’abord produite en japonais, puis en français, celle-ci a été exposée au Centre Pompidou en 2003-2004.

Il est ici question d’autoportrait. Sophie Calle raconte sa rupture sentimentale qu’elle a vécue en 1984, elle raconte son histoire comme un récit, comme une enquête constituée d’archives.

En 1984 le ministère des Affaires étrangères lui a accordé une bourse d’études de trois mois au Japon, elle était loin de savoir que ce voyage se terminerait par une rupture.
C’est à New Delhi qu’elle apprend que cet amant la quitte.

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De retour en France en janvier 1985, Sophie Calle raconte sa souffrance, et non pas son périple au Japon.
Cette rupture a été pour elle le moment le plus douloureux de sa vie, et cette œuvre d’art visant à atténuer sa souffrance, peut être considérée comme une forme d’échappatoire ou d’auto-psychanalyse.
Ainsi, elle décide de laisser parler un grand nombre de proches, d’amis, ou d’inconnus qui vont répondre à la question “Quand avez-vous le plus souffert?“.

L’artiste s’est donnée un moyen de relativiser sa peine face à celle des autres, et en trois mois, elle fut guérie, puis a délaissé son projet pour le reprendre quinze ans plus tard.

L’œuvre est constituée de trois parties:
– 92 éléments encadrés (photographies, lettres et documents divers) qui montrent le voyage en Chine qui l’a obligé à laisser son amant à Paris

-un espace ou elle reconstitue la chambre d’hôtel dans laquelle ils devaient se retrouver, lieu de douleur

– 72 diptyques, composés de deux photographies et de deux textes brodés sur un panneau de lin, ou nous pouvons y lire les mots de Sophie Calle et des personnes qu’elle a interrogées

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Cette œuvre est donc une illustration d’un double deuil : celui de la perte de son amant, et celui du lieu où les retrouvailles ne se feront jamais.

Style: "JBW"

Cette œuvre fait preuve d’une grande sincérité et nous replace à notre statut d’être humain. Nous sommes proches de l’artiste, tout ce qu’elle dit nous parle. Nous sommes tous des hommes, nous vivons avec des sentiments, nous avons tous connus un jour la perte de l’autre, ou nous la connaîtrons dans tous les cas. J’aime beaucoup Sophie Calle, ses œuvres sont d’une d’une grande finesse et sensibilité. Il est très rare d’entrer dans la vie d’une artiste comme ici. Pour elle, il était obligatoire de partager sa souffrance, ce geste est très beau, nous pouvons être compréhensifs, attentifs, et les réponses données à la question peuvent être très enrichissantes, dans toutes leurs différences.  Ici, l’art devient donc thérapeutique.

 

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