Creation des romans 2017 rapport 2 : LES SOUVENIRS DU MONDE de Manon Giacone

LES SOUVENIRS DU MONDE de Manon Giacone

Et si on supposait que tous, on l’avait la même mémoire? Le même souvenir d’enfance : une vue sur la maison de nos grand-pères. Le même souvenir de la lumière qui tombe sur la table dans la cuisine avant le coucher du soleil. De la route parcourue quand on revient des vacances. De la rivière dans laquelle on allait sauter à l’instant. De l’homme que l’on aimait et que l’on n’aime plus. Le même souvenir du monde?

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(photo: Manon Giacone)

Manon Giacone exerce la photographie intime et se sert de ses propres histoires et expériences afin de justifier sa pratique artistique. De la, le cycle J’ai perdu mon enfance, La solitude et trois Cahiers du monde, dans lesquels elle essaie de raconter le monde qu’il entoure à travers elle-même.

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(photo: Manon Giacone)

Dans son travail, la photographe se pose la question : par rapport aux souvenirs, qu’est-ce qui peut être commun? et elle vise à créer des images universelles. Arrachées, fragmentées, et surtout poétiques, elles racontent l’histoire de l’homme qui se trouve, involontairement, quelque part entre le souvenir et l’oubli.  

 

Giacone maîtrise bien le dévoilement : elle sait montrer autant pour que l’image soit clair, mais, en même temps, elle sait bien cacher, afin de garder le mystère et inspirer curiosité du spectateur. Ses photographies souvent fractionnées (mais jamais abstraites) basculent entre l’univocité et l’ambiguïté, entre la clarté et le mystère.

 

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(photo: Manon Giacone)

Les photographies de Giacone sont une expérience du monde vécu, une expérience collective, racontée à travers les petits rien que l’on ignore souvent, et qu’on a l’occasion de revivre grâce à ses prises de vue intimistes. Ces souvenirs, une fois photographiés, comme l’avoue l’artiste, ne sont plus les siens, ils deviennent des traces de l’humanité.

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