Création des romans rapport 2

Andrei Zhdamirov 15606919

Photographie, journal intime et création poétique
Dans la création littéraire l’objectivité est présente mais jusqu’à un certain degré. Nous tous avons une tendance à poétiser et mythologiser nos souvenirs et nos expériences. Même si les documents photographiques aident à augmenter le côté factuel d’un événement, les images restent ouvertes à l’interprétation individuelle et intime.
Nous pouvons voir ce degré de l’intimité dans le travail photographique de Manon Giacone.
Dans sa série de photos « J’ai perdu mon enfance » le sujet et éphémère et évasif, ouvert à l’interprétation du spectateur. Justes en se basant sur le thème de série nous pouvons s’imaginer des histoires derrière les photos. Cette approche nous permet de s’approprier l’expérience d’artiste et y trouver des émotions qui sont aussi propres à nous. Le côté quotidien des images rappelle des souvenirs d’enfance, des objets, des odeurs, des sentiments. En essayant imaginer l’histoire d’artiste et contexte des photos nous retrouvons les similitudes avec l’expérience déjà vécue, qui nous est propre. La thématique de perte d’enfance est proche à chacun de nous, c’est une des étapes initiatiques dans la vie. Cette transformation d’un enfant à un adulte est archétypique et entourée par plusieurs mythes personnels qui forment notre ego, notre caractère.

Le sujet de la photo, l’histoire qui est à la base intime, devient une œuvre ouverte qui n’appartient plus à l’artiste mais à l’humanité et son histoire. Les traces photographiques d’une histoire sont d’un côté un document factuel, physique, qui fige un moment dans l’espace-temps, dans l’autre côté c’est une image intime, qui porte un contexte poétique. Les détails du quotidien nous évoquent des sentiments et des mémoires propres à nous. L’image devient un médiateur pour nous ramener dans notre mémoire et évoquer les souvenirs qui sont cachés, qui sont presque oubliés dans le courant de la vie.
Au cours de l’atelier je me suis posé une question comment la photographie intime peut être actuelle dans le cadre de l’art contemporain. J’ai essayé de trouver un moyen de transformer l’expérience personnelle dans une œuvre ouverte à l’interprétation, trouver une approche qui permettrait au spectateur d’analyser l’image et se trouver dedans.

En se basant sur ces principes j’ai fait une série des quatre photos qui sont stylistiquement différentes mais qui portent sur le même sujet et la même histoire. J’ai rassemblé ces photos par la thématique de l’autoréflexion. Les deux photos mettent en évidence le sujet du reflet et du quotidien. La chaise avec un café et un paquet des cigarettes, une vitre avec mon reflet qui n’est presque pas visible, et la deuxième qui porte l’accent sur le reflet dans une flaque d’eau. Les images sont liées par la gamme des couleurs, par les objets présents sur les deux photos : réflexion, la cigarette et le café. L’absence du personnage concret sur la photo permet au spectateur de s’associer à, trouver une cohérence. Les deux autres photos n’ont pas de personnage mais continuent le sujet d’autoréflexion. Les couleurs froides, les boulots, l’architecture géométrique et sobre représentent une allusion sur mes origines. En ayant le contexte biographique et culturel le spectateur pourrait avoir une référence ironique sur les clichés de la Russie : le froid, le béton et les boulots. Pourtant, sans le contexte la deuxième lecture est possible, en faisant le contraste avec deux autres photos j’invite à faire une interprétation plus personnelle, créer une histoire, participer dans l’œuvre.

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