Devenir d’une âme en peine

Ce récit épistolaire narre le quotidien d’un jeune garçon en peine, qui petit à petit parviendra à évoluer et à surmonter les difficultés qui lui font face. Ce récit est issu d’une fanfiction que j’ai écrite il y a deux ans de cela, Miracles in December. Les faits mentionnés proviennent de cette histoire, la réinterprétant ainsi d’une manière différente, au travers de lettres.

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Le 18 Décembre 2016,

Cher Kyungsoo,

Cela fait longtemps, n’est-ce pas ? Un an est passé. Un an que tu es plus à mes côtés… Un an que… je souffre tellement de ton absence… J’ai l’impression que mon cœur se brise un peu plus chaque jour. Je sais que je ne devrais pas te montrer à quel point je suis faible… Je me suis toujours montré fort et positif à tes côtés… Je te l’avais même dit. Alors pourquoi je te parais si pitoyable cette fois-ci, tu me demanderais. Je… Je n’en peux plus. Je ne supporte plus ton absence. Je veux tellement te retrouver, m’enivrer de toi, de profiter de tout ce que tu as à m’offrir. Mais tu n’es plus là, tu n’es plus à mes côtés. C’est horrible. Pourquoi j’écris cette lettre même ? Incertain que tu la lises, j’ai l’impression de parler dans le vent comme un fou. Est-ce que je finirai à l’asile, même ?

Je suis désolé… Terriblement désolé de parler de cette façon. D’avoir cette écriture si tremblante et médiocre.

Tu sais, je vois une psychologue. Une preuve de plus pour montrer que je deviens fou. Mais elle m’aide comme elle peut. A tourner la page, à avancer sans penser au passé uniquement centré sur toi. Chaque endroit me rappelle toi. Chaque pensée sont rivées sur toi. Chaque jour est centré sur toi. A vrai dire, si j’écris cette lettre, c’est sous le conseil de la psy. Elle pense que ça m’aidera. Elle m’a dit qu’à chaque fois que je pense à toi, que je pleure ton absence, j’écris. Mais c’est ironique, parce qu’il n’y a pas un jour où je ne pense pas à toi. J’étais si confiant de tourner la page, de paraître heureux comme je l’ai toujours fait, de sourire. Mais cette fois-ci, c’est impossible. J’étais loin de me douter que cette douleur serait encore pire que celle que j’ai ressenti le jour de ton départ. Et aujourd’hui est un jour qui me paraît encore plus sombre que cette nuit terrifiante, loin de toi, presque seul au monde. J’ai l’impression d’être une personne horrible… A me lamenter… A être terrifié… A être si différent…. S’il te plaît… Reviens… J’aimerai tellement… Si je pouvais, je supplierai le monde, le seigneur… Je… Je n’arrive même plus à dire ces mots que je te disais si souvent…. Ainsi que ton prénom qui me semble aussi tranchant que des lames de rasoir au fond de ma gorge… C’est si dur, si tu savais…

 

Le 25 Décembre 2016,

Cher Kyungsoo,

C’est encore moi… Je… Je ressens le besoin de continuer. De t’écrire. En ce jour si important et signifiant à nos yeux. Plus qu’un jour de Noël, c’était une priorité. Une priorité pour te faire apprécier ce jour que tu n’aimais pas, pour te faire sourire, pour te faire rire, pour me rapprocher de toi… T’avais-je déjà dit à quel point je souhaitais être ton ami ? Et sais-tu que dès la première fois où je t’ai vu, j’étais sous le charme ? Tu me paraissais si lointain… A l’infirmerie de l’école, je t’avais vu allongé. Lorsque j’ai vu ton visage, qui malgré la non expression qu’il affichait, je ressentais cette curiosité. Toi aussi tu as été sous mon charme dès le premier instant ? Tu étais le premier élève que j’ai vu dans cette école qui était si nouvelle et inconnue pour moi. J’étais si excité à l’idée de me faire des amis. Alors je t’avais souri dès que ton visage est apparu. Ça m’a tellement amusé quand tu t’étais retourné brusquement dos à moi, te cachant pratiquement sous la couverture. Te revoir deux mois plus tard, seul, dans ce bus était comme un signe du destin. J’étais persuadé que je devais me rapprocher de toi. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais c’était si clair dans mon esprit… Mais dis-moi, pourquoi est-ce que je me rappelle de tout ça ? Pourquoi est-ce que je me fais autant de mal…. ? Pourquoi est-ce que je ne cesse de reculer, pensant uniquement au passé ? Comment fais-tu… Comment as-tu fait pour tenir aussi longtemps seul ? La vie te paraissait si monotone, si sombre que je la vois ? Je ne sais pas si je peux me permettre de dire ça, mais je pense mieux te comprendre maintenant. Je ne cesse de me demander si ce que je vois et ressens, était semblable à ce que tu voyais. Je me hais. Je me trouve horrible et égoïste. Tu m’avais demandé d’avancer, de ne pas regarder en arrière, mais pourquoi… est-ce que je n’y arrive pas ? Je ne fais que penser à toi. Je… J’ai même des pensées que je ne devrais pas avoir. Jamais. Je devrais m’arrêter là. De peur de dire des choses horribles.

…En fait, non. J’ai besoin de continuer. Quelques heures sont passées. Je suis sortie avec des amis, mais je les ai quitté soudainement. Vois-tu, c’est tout le temps pareil. Ils comprennent, ne me laissent pas tomber. Mais je sais que la vie continue à avancer pour eux. Ils ont des projets, des ambitions, un avenir, des liens amicaux. Ou plus. Tout ce que je n’ai pas. Le temps s’est arrêté à l’instant où tu as quitté ma vie. Je t’ai compris, puis je t’en ai voulu, puis je t’ai à nouveau compris. J’étais reconnaissant que tu m’aie laissé cette lettre. Beaucoup de choses se sont éclaircies, je t’ai mieux compris, ainsi que ta décision. Et surtout… Ça m’a empêché de faire la pire connerie que j’aurai pu commettre. Cette fois-ci, ainsi que les autres qui ont suivi. Elle m’aide beaucoup plus que tu ne l’aurais cru. Je la lis tous les jours, elle m’accompagne dans ma douleur et solitude. Elle me fais sentir moins seul. Tu ne dois plus me reconnaître n’est-ce pas ? Je ne me reconnais plus, pour être honnête. La personne si joyeuse, optimiste, énergique et sociale que je suis s’est éteinte. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même.

 

Le 1er janvier 2017,

Cher Kyungsoo,

J’ai arrêté de t’écrire si soudainement. J’ai pris peur en réalité. J’ai regretté beaucoup de choses que j’ai écrite. Mes… Mes paroles ne s’arrêtent plus, une fois commencées. J’ai dû mal à garder mes sentiments pour moi-même, comme j’avais l’habitude de tant faire. La psy pense que c’est une bonne chose. Moi, je trouve que c’est une mauvaise.

Enfin bon. Bonne année ! J’aurai tant aimé fêter la précédente ainsi que celle de cette année à tes côtés. Mais disons, que nous sommes ensemble grâce à cette lettre, d’accord ?

J’ai envie de me remémorer des souvenirs. Mais il y en a beaucoup… des souvenirs. Des souvenirs joyeux. Te rappelles-tu ce jour où tu avais accepté de manger à la cantine du lycée ? J’étais si heureux quand tu me l’avais dis ! Mes efforts de te faire manger avaient finis par payer. Je me sentais si victorieux. D’ailleurs, malgré tout, en pensant à quel point je me battais pour te faire manger, je fais toujours bien attention à mon alimentation.

Ce jour-là tu étais venu chez moi, et tu as vu ma sœur. Elle n’a pas changé. Toujours aussi têtue et mal élevée avec son frère. Elle a deux ans de moins que moi et pourtant, c’est elle qui ne cesse de me crier dessus. « Souris », « Sors », « Bouge tes fesses ». Tu ne vas pas en croire tes yeux. On s’est rapproché grâce à toi. Après ton départ, elle a été triste aussi. Elle s’est montrée très mature face à moi. Je pleurais comme un enfant, ta lettre à la main. Et elle me réconfortait. Elle ne me berçait pas d’illusion avec des mensonges, elle se contentait de me soutenir comme elle le pouvait. Et elle n’a cessé de dire qu’elle était toujours à mes côtés, qu’elle prendrait soin de moi. Je l’aime beaucoup. Je lui en suis tellement reconnaissant. Tu dois te demander si elle sait tout ce que je te dis là. Eh bien… Non, je devrais lui dire. Est-ce que tu fêtes le nouvel an, toi ? Est-il plein d’artifice ? Les artifices… Je projetais de les voir avec toi, l’année dernière. C’est quelque chose de fou. Je me rends compte que je ne sais même pas si tu en as vu. En as-tu vu ?

 

Le 12 Janvier, 2017

Cher Kyungsoo,

Aujourd’hui est ton anniversaire. Vas-tu le fêter, si ce n’est déjà fait ? Nous ne l’avons encore jamais fêté ensemble. C’est ironique. On s’est connu que durant deux mois, et pourtant… Cette relation me paraît si longue. J’ai l’impression qu’on s’est connu deux ans, ou plus même. On a fait beaucoup de choses, comme peu de choses. Souvent, je me dis qu’on a pas fait assez. C’est trop te demander, n’est-ce pas ? Remettre tout en question alors que c’est impossible… C’est avare. Je deviens mauvais, n’est-ce pas ?

Tu vas me prendre pour un fou encore une fois, mais pour fêter ça, je suis allée à la salle d’arcade où je t’ai emmené. Te rappelles-tu de ce jour rempli de joie ? Ce jour où je me suis ouvert à toi ? Mais surtout… te rappelles-tu de ce post-it ? Tu étais incapable d’écrire quelque chose, j’ai dû le faire à ta place. Je me rappelle t’avoir dit qu’il fallait tout faire avec toi. C’est vrai que je te voyais comme un enfant, souvent. Le pire c’est que j’aimais ça ! Tout ça pour dire, qu’il y est encore. Incroyable, hein ? C’est la première fois que je reviens depuis ce jour. Peu de chose ont changé. Ça été difficile de revoir tout ça. De faire face aux souvenirs. Mais j’étais heureux et soulagé. Les objets restent en place, tout comme mes souvenirs. J’ai si peur de les oublier, si tu savais… Quand je devais partir, j’étais si tenté de prendre le papier avec moi. Je deviens psychotique. Mais je me suis dis qu’il fallait le laisser à sa place. D’ailleurs, en parlant de papier, je te l’ai toujours caché, mais je gardais tout ces papiers où tu écrivais les paroles que tu ne pouvais dire. Si passionné que j’étais, je gardais tout ce que je pouvais comme souvenirs. Pareil pour les messages. Je t’avoue je n’ai rien relu. J’ai tout laissé dans une boîte qui t’est dédiée.

Encore une fois, joyeux anniversaire. Je viendrai te voir.

« Le 04/12/2015, Kim Jong In est aux cotés de Do Kyung Soo… jusqu’à la fin. » – inscription sur le post-it, dans la salle d’arcade.

 

Le 16 Mars 2017,

Cher Kyungsoo,

Je suis un peu irrégulier, je suis désolé. Je suis envahi d’appréhension avant d’écrire chaque lettre. J’ai peur de ce que je vais écrire, de faire face à mes pensées puisqu’elles sont mises sur papier. Après chaque lettre, je réfléchis beaucoup. Je m’isole la journée durant, pour aller au delà des pensées négatives. C’est la psy qui me le conseille encore une fois. Personne est au courant que je vois une psy, ni que je t’écris au travers de ces lettres. Je le fais souvent dans ma chambre, le soir. Cette pièce où les souvenirs ne cessent de me paraître en mémoire. Quand on s’envoyait des messages, quand on s’amusait tous les deux, les jours où tu avais besoin de réconfort, d’amusement… ou même de repos. Il y a toujours une boîte à mouchoir à côté de moi lorsque je t’écris. Pour être honnête, je pleurs comme un enfant à chaque fois. C’est dur. Mais je vais y arriver. J’essaie de reprendre cet optimisme. La psy me donne beaucoup de conseil. Je la vois plus qu’avant aussi. Et… Je prends des anti-dépresseurs. Je suis trop jeune pour ça, je le sais. Mais je n’étais pas loin de lâcher. Tu ne le sais pas, enfin comment peux tu le savoir… Mais après t’avoir écris le jour de ton anniversaire… En me rendant compte que je ne pouvais pas te voir physiquement et mentalement, je… j’ai voulu me couper les veines. Je pensais être seul à la maison, mais ma sœur est arrivé à temps. Peut-être qu’elle a été envoyé par les cieux qui veillent sur moi. Après beaucoup de réflexion avec la psy et mon médecin traitant ont décidé que je prenne des anti-dépresseur. Ça me fait du bien. J’ai l’impression de flotter sur des nuages de bonheur et de marcher sur des arcs en ciel. Depuis, je n’ai pas osé t’écrire.

Je pense que je dois être honnête avec toi. Je ne t’ai pas tout dit. J’ai arrêté la danse, il y a à peu près un an. Impensable, n’est-ce pas ? C’était l’une de mes raisons de vivre. J’aimais tellement ça. C’est toujours le cas mais je… Je ne peux plus danser. Après ton départ, pour défouler ma tristesse, ma colère, ma peine… Je me suis surmené. Littéralement, j’ai dansé jusqu’à n’en plus pouvoir. Mon corps a cédé, j’ai fini par me blesser. J’étais tellement en colère contre moi-même, que ça a déclenché une volonté de tout arrêter. Je ne fais plus rien, maintenant. C’est sûrement dû à cela, que j’ai dû mal à contrôler mes émotions aussi. Ça m’aidait beaucoup, moi qui suis une personne nerveuse. Reprendre la danse à présent, me fait peur. Tu dois penser que c’est du gâchis. Je me montrais si passionné, j’ai dû t’effrayer au début. Ça me fait rire, à chaque fois. J’ai vraiment dû te paraître bizarre à parler de tout et de rien, avec énergie et passion. Sans barrière, sans méfiance.

 

Le 08 Avril 2017,

Cher Kyungsoo,

Aujourd’hui est un jour de printemps et pourtant je suis allé à la patinoire. Cette patinoire en particulier. Je me suis assis sur un banc et je suis resté à observer les personnes glissant sur la glace. Il y avait un peu de tout. Des personnes qui étaient des amateurs, ayant de l’aise comme s’ils étaient sur le sol, d’autres tombaient fréquemment, ou encore ceux qui s’entraidaient. Ça nous rappelle nous. Pas en tant qu’amis, mais en tant que couple. J’étais complètement euphorique à la pensée que tu sois mon petit ami. Et rempli de bonheur. Tu peinais sur la glace, contrairement à moi qui avais tant d’aise. Je profitais bien de la situation, je l’avoue. Ce jour-là, nous nous étions fait la promesse. Enfin, tu m’as fait la promesse sous ma demande. Je t’avais remercié de me faire confiance. J’étais si insouciant, je pensais que nous aurions encore beaucoup de temps devant nous. Que ce serait infini. Mais je m’en veux beaucoup de ne pas m’être aperçu de la gravité de la situation. Que j’ai pris trop à la légère ce mot « maladie ». Tu me dirais que j’ai pris soin de toi, que je t’ai aidé. Mais je n’ai pas fait assez… J’aurai pu t’aider davantage. Je le sais. J’aurai dû comprendre dès le jour où tu m’as dis « Merci. Je t’aime. Je suis désolé. ». Est-ce que ça aurait changé quelque chose si je l’avais remarqué dès ce moment là ? Ou même après ton mensonge disant que tu déménageais. J’étais si idiot et naïf.

 

Le 08 Mai 2017,

Cher Kyungsoo,

Un mois est passée. Durant ce temps, je devais réfléchir à mon avenir. A ce que je voulais faire plus tard. J’ai raté mon année de terminale, et donc l’épreuve de fin d’année, le suneung. Je m’en fichais pas mal de mon avenir. Mon but a toujours été de vivre grâce à la danse. Mais je l’ai perdu en même temps que toi. Les jours sont passés longuement. Mais ce mois-ci je me suis beaucoup renseigné, j’ai beaucoup réfléchi. J’ai six mois devant moi pour repasser l’examen. Ma sœur m’interdit d’abandonner et me force à rattraper mon retard. Mais je ne m’en sens pas capable. T’en penses quoi ? Parfois… Je me demande ce que tu me conseillerais. Ce que tu me dirais de faire. T’avais beau ne pas être bavard, tu m’aidais beaucoup. M’enfin, tout cela pour dire que c’était pour cette raison que j’étais venu à la patinoire. Pour réfléchir, remettre mes idées au clair. Parfois, faire face à un souvenir, au passé, peut aider dans les décisions futures. J’ai envie d’y croire. C’est la sixième lettre que je t’écris. Je ressens que ça me fait du bien. J’espère que tu n’éprouves pas de remord ou de regret. Rien n’est de ta faute. Je t’écrirais sûrement moins. Je vais essayer de me reprendre en main. C’est le moment ou jamais pour prendre une décision quant à mon avenir. Lorsque ce sera fait, je te réécrirai. Te dirai mes dernières pensées, sûrement les plus sombres. Le plus dur à dire. Et je pourrais définitivement reprendre mon chemin.

A bientôt. Je reviendrai meilleur.

Jongin.

 

Le 15 Décembre 2017,

Cher Kyungsoo,

Je reviens après tant de temps. Beaucoup de choses sont arrivées ou presque rien. J’ai consacré tout mon temps à étudier. Je dois beaucoup à ma sœur. Elle passait l’examen cette année aussi, alors je suivais ses cours. J’ai fais face à mes parents, face auxquels je me suis longtemps caché. Ils étaient au courant de très peu de chose, ils n’ont rien vu venir. Ca été dur de tout leur expliquer. Leur réaction a été très difficile à gérer. Mais après une longue discussion, après beaucoup d’excuses, ils ont compris la situation. Ils m’ont payé des cours privés en échange que je leur rembourse leur argent, grâce à un travail à mi-temps. J’en ai fais beaucoup jusqu’à en trouver un qui me satisfait. Je travaille dans un café à présent, l’ambiance est agréable, les horaires peu contraignantes, et mon salaire est raisonnable. J’ai pu apprendre à renouer des liens amicaux. A faire revivre mon moi véritable qui s’était éteint. J’ai appris beaucoup de choses. Sur le monde qui m’entoure et sur moi-même. Je sais ce que je vais faire, d’ailleurs. Je vais reprendre la danse. J’ai rencontré un client qui est un talentueux danseur. Parler avec lui m’a beaucoup fait réfléchir quant à reprendre cette passion. Rendre réel ce but. En ayant vu l’école qu’il fréquentait, j’ai su que c’était à cet endroit où est ma place. La seule chose qui est contraignante est que cette école se trouve aux États-Unis. Vais-je arriver à m’adapter, à supporter le changement ? Cependant, j’ai pensé que partir me ferait un grand bien, m’apporterait tant de choses dont je suis encore inconscient.

Durant tout ce temps, cela a été dur de ne plus t’écrire, mais je me disais que ce serait trahir mes paroles. Mais aussi que tu serais fier de moi de me revoir mûrit et meilleur. Tu dois d’ailleurs te demander comment s’est passé l’examen, qui a eût lieu il y a un mois. Eh bien… Comment te dire que… JE L’AI REUSSI !!! J’étais tellement en stresse tu ne t’imagines même pas… J’ai eût les résultats aujourd’hui même. La première chose que j’ai faite était de le dire à ma famille. On va fêter ça ce soir ! Puis à mes collègues. La deuxième chose c’était de venir ici. T’écrire, mais surtout te voir. Depuis tes funérailles, je suis jamais revenu. J’avais peur. Peur de réaliser que tu n’étais plus de ce monde, que tu n’étais plus avec moi. J’avais toujours espéré te revoir un jour, de recevoir une réponse à ces lettres. Alors qu’elles étaient cachées dans cette boîte qui t’es consacrée.

Voir ta photo derrière cette vitrine, où tu souris comme tu l’avais fait la dernière fois où je t’ai vu. Où tu étais joyeux comme tu ne l’avais jamais été. Et voir cette urne où tes cendres sont présentes rend mon cœur lourd. Mais aussi, me soulage pour toi. Tu dois être mieux là-haut, où tu es libéré de ta maladie, la mucoviscidose. Je t’en ai beaucoup voulu de me l’avoir dit seulement lorsqu’il était trop tard. Je t’en ai aussi voulu jusqu’à ces derniers mois de ne pas m’avoir dit adieu, de ne pas être honnête. Mais je me suis lourdement trompé, aveuglé par ma peine. Je pensais ne pas t’avoir assez dit, mais je l’ai fais. Je pensais que tu ne m’avais pas dis adieu, mais tu l’as fais. Je pensais que tu ne pensais pas à moi,mais tu l’as fais, encore une fois. Tu m’as préservé tant que tu le pouvais, tu as su parler, à dire mon prénom, à me remercier, me dire ton pardon, à me prouver ton amour. Tu as tant fait. Et tu continues. Et j’espère avoir fait assez aussi pour toi. Tu me le confirmes dans ta lettre d’adieu. Merci encore. Je ne cesserai de chérir les souvenirs que j’ai de toi. Je continuerai à mener ma vie pour nous deux, comme tu me l’as demandé. Et ne t’inquiète pas, je reviendrai. Et peut-être que des États-Unis, je t’écrirais.

Je suis désolé pour toutes ces inquiétudes.

Je t’ai aimé en tant qu’ami, puis en tant qu’amant. Maintenant, je t’aimerai comme une personne qui t’as considéré être son premier amour. Mais aussi comme personne qui t’as fait aimer la vie, et qui te dois encore tant.

Merci pour tout, Kyungsoo.

Une personne qui t’es chère, Jongin.

 

Le 08 décembre 2015

« A la personne que j’aime, Kim Jong In.

Si je t’écris cette lettre, c’est tout simplement parce que tu me manques déjà. Je vais lâchement t’abandonner et je n’arrive pas à trouver les mots tant je m’en veux. Tu dois me haïr aussi, n’est-ce pas ? Je n’arrive pas à trouver les mots adéquates afin que tu puisses comprendre pourquoi j’ai fais cela. Au fond, moi non plus, je ne le sais pas. Mes pensées sont si contradictoires que j’en suis perdu. Alors j’ai décidé de commencer tout à zéro… De t’expliquer tout depuis le début.

Avant mes huit ans, l’âge où j’ai appris que j’étais atteint de la mucoviscidose, j’étais un enfant heureux et aimé par ses deux parents. J’étais aussi turbulent et pile sur patte que toi. Tout dans ce monde m’intéressait et il en fallait peu pour que je m’extasie. Jusqu’à ce jour… le 25 décembre 2005. Depuis ce jour, ma vie heureuse s’était assombrie, tout était partit de travers. Mon père avait prit la fuite, n’acceptant pas de prendre les responsabilités concernant ma maladie et suite à cela ma mère tomba dans la dépression. Je m’intéressais de moins en moins à la vie et tout se qui la compose. Le jour où j’ai appris qu’il y avait des possibilités que je meurs avant la fin de l’année était la rentrée de cette année, et c’est à partir de ce moment-là que j’attendais simplement la mort et rien d’autre. Depuis ma première année de lycée, j’évitais le contact des autres et était alors devenu rapidement la source de leur moquerie. Puis vint le jour où tu es apparu. En prenant du recul, je suis venu à réaliser que je suis tombé sous ton charme dès notre première rencontre, lorsque tu m’avais souris comme personne ne l’avait fait depuis des années. Tu étais à mes yeux une personne intouchable et qui était parfaite sous tous les bords. Je t’enviais de part de cette joie de vivre que tu possèdes et de tout ce dont tu es capable de faire. J’en suis venu à te haïr pour être honnête, ce qui ne dura pas longtemps. Tout comme toi, j’ai dû éprouver des sentiments à ton encontre lorsque nous commencions à nous connaître, le premier jour où je t’avais vu danser. Tu es si beau lorsque tu danses… Tu es l’incarnation de la passion si j’ose dire. Plus les jours passaient, plus tu te rapprochais de moi et plus j’appréciais le monde. Je m’étais créé une bulle qui me servait à ne me lier à aucune personne, au fond, dans le but de me protéger moi-même ainsi que les autres. Je m’étais conçus une manière de vivre que tu as totalement déboussolée pour ensuite la faire totalement disparaître. Tu es l’exception de mon monde. Si j’étais réticent, si tu avais du mal à m’approcher, c’était pour le simple fait que, j’avais peur de m’attacher à une personne, parce que sinon j’allais venir à aimer la vie et donc de ne pas vouloir mourir. Ainsi que pour cette personne, qui en s’attachant à moi, souffrirait lorsque je ne serais plus là. Et tu es finalement cette personne. A force que tu m’apprennes les joies de la vie, de m’apprendre ce qu’est Noël ou plus encore, tu es devenus plus qu’un simple ami pour qui j’ai des sentiments. Tu es devenu ma raison d’être. Et sans toi, je pense que j’aurais soit mis fin à mes jours ou alors je serais mort dans le regret. Mais tu as empêché cela, Kim Jong In.

Kim Jong In… Ton nom sonne comme une mélodie qui rend mes jours que plus beau. Tu es comme un dieu à mes yeux en quelque sorte. Je n’ai jamais réussi à comprendre ce que tu trouvais chez moi parce qu’après tout, je ne suis intéressé par rien, je suis muet et atteint d’une maladie en plus de cela. Et pourtant tu es resté à mes côtés jusqu’au bout. C’est pour cela que je t’aime. Pour ta différence, ton ouverture d’esprit et pour ton amour pour la vie.

Que puis-je te dire encore à part que je t’aime, que je suis désolé et que je te remercie… ? Tu m’as tellement apporté. Tu es devenu le centre de ma vie. Tu m’as appris à aimer la vie et c’est avec le cœur lourd que je quitte ce monde…Grâce à toi, je partirais l’âme en paix et sans aucun regret… à une exception. J’ai peur de te laisser derrière moi et je m’en veux de t’avoir laissé t’approcher de moi… Je ne veux pas que tu souffres… parce que… tu ne le mérites pas.

Alors, s’il te plaît, ne m’en veux pas de t’avoir laissé… J’aurai tellement voulut pouvoir te parler, de te toucher ou encore de t’embrasser une dernière fois. J’aurai voulu te faire un véritable adieu et pouvoir te dire que je t’aime… Mais c’est impossible… Et je le regrette tellement…J’espère qu’un jour tu sauras me pardonner et que tu pourras comprendre.

Si je pouvais faire un vœu, je souhaiterais de rester à tes côtés plus longtemps encore afin que je suis puisse faire ma vie avec toi, de profiter plus encore de ta présence… Mais seulement, c’est impossible… Je… si tu savais à quel point je me sens mal de t’abandonner comme ça…C’est égoïste, je le sais bien… J’aimerais tellement pouvoir rester avec toi… Mais le destin en a décidé autrement… Alors, encore une fois, je t’aime…encore et encore… jusqu’au-delà de la mort. C’est pour cela que je te demande que malgré ce qui se passera, que l’on se verra encore une dernière fois ou non avant que je ne prenne mon envol, continue de vivre comme tu l’as toujours fait… Sois fort comme tu l’as toujours été, je t’en pris… Et j’espère que tu trouveras une personne qui te mérite et qui saura te combler. Continue de profiter de la vie et va de l’avant… Sois Kim Jong In… Et change la vie d’une autre personne comme tu l’as fais pour moi…

Je suis tellement heureux d’avoir fait ta connaissance… Malgré tout, je ne regrette absolument rien en ce qui nous concerne… Tu m’as beaucoup apporté comme je t’ai beaucoup apporté… Je t’aime tellement… Tu es et restera mon premier et dernier amour jusque la fin… Merci infiniment pour tout…

Je ne veux pas que tu souffres ni que tu ne fasses une chose que tu pourrais regretter… Tu es une personne merveilleuse qui mérite tellement… Alors si tu ne trouves pas de raison de vivre alors… vis pour moi, vis pour nous… S’il te plaît…

Sur ces mots, je te fais mon adieu et sache que je mourrais heureux parce que j’ai fais ta connaissance… Pour la énième fois, je t’aime… Jong In. 

La personne qui t’as aimé du plus profond de son cœur, Do Kyung Soo. » – lettre écrite par Kyung Soo à l’attention de Jong In.

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