Le selfie et les pratiques amateures – Rapport 2 exposition de soi

Avec plus de 391 millions de photographies sur le #selfie, cette pratique peut être intéressante à analyser autant d’un point de vue sociologique qu’esthétique. Cette pratique amateure, a la particularité de se renouveler sans cesse et permet autant de dévoiler une singularité que de se formater à la tendance du moment. Du selfie dans son miroir, flash de l’appareil photo apparant dans les années 2000 sur Skyblog, au #bodypositive émergeant depuis 2015 sur Twitter, en passant par le selfie à la perche sur Instagram, le selfie semble être bien plus que l’expression du narcissisme des nouvelles générations. Contre le milieu fermé de l’industrie de a mode et de la beauté qui semble fermée sur elle-même, l’amateurisme et la démocratisation du selfie nous permet d’être exposés sans cesse à des physiques différents, à plus de diversité de représentations de la beauté.

Son influence sur nos quotidiens n’a pas échappé au monde de l’art. Ainsi des plasticiens, toujours plus nombreux, ont travaillé sur ce sujet. L’intérêt plastique pour les pratiques amateures remontent au Pop art pour le medium photographique, et aux années 1990 pour le medium vidéo, période pendant laquelle l’accès au matériel de prise d’image et de son devenaient facile et peu coûteux. Nous pouvons citer Pipilotti Rist (I’m not the girl who misses much), parmi les premières artistes qui profitent de la démocratisation du medium vidéo.

Pour en revenir aux selfies, Penelope Umbrico, avec Suns from Sunset from Flickr, Sunset portraits, propose un ready-made photographique composé de 1500 images, pour lequel elle utilise le type de contenu le plus posté sur ce réseau. Il s’agit d’images dévoilant des individus à contre jour d’un coucher de soleil. En ramenant des photogrphies d’internet à leur réalité physique, elle semble dénoncer la synchronisation et l’uniformisation du contenu proposé sur les réseaux sociaux. 

Crédit photographique. revuecaptures.org

Cindy Sherman, est présente sur Instagram depuis 2017. Elle y poste régulièrement des selfies. Son visage est d’apparence monstrueuse, retouché, déformé. Elle semble pousser à l’extrême toutes les pratiques dominantes de ce réseau. Qu’il s’agisse de maquillage, de filtres Snapchap ou des retouches,  qui aurait pour but de nous faire atteindre une certaine beauté conforme à une norme imposée par diverses institutions capitalistes, elle les détourne jusqu’à atteindre leur paroxysme.

Crédit photographique. Instagram.com

 

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