Le Cosplay pour lutter contre la timidité

Selon Hiroshi Azuma, auteur du livre “Génération Otaku”, il existe à notre époque une catégorie de personnes, la plupart du temps des jeunes gens, qui nourrit une certaine fascination pour les univers du manga, du jeu vidéo, du cinéma et de la bande-dessinée (notamment les super-héros). Ils sont en général assimilés au Cosplay.

Ces personnes, ces Otaku, sont décrits par l’auteur comme des individus à part, en marge de la société : ils privilégient leurs univers fictifs et laissent de côté la réalité, bien moins importante à leurs yeux. Hiroshi Azuma précise d’ailleurs que les Otaku ont généralement un problème de communication avec les autres.

Je pense que c’est cela même qui est à l’origine du phénomène Otaku. J’aime moi-même me déguiser, et ai fait un cosplay pour la dernière Japan Expo (en tant qu’amatrice, je n’ai pas concouru). J’ai eu l’occasion d’y remarquer deux choses importantes : les cosplayeurs sont souvent très investis : ils ont des costumes et maquillages très aboutis et rentrent vraiment dans la peau des personnages. Deuxième chose : c’était une sensation assez inhabituelle pour moi de voir les gens me regarder (c’était mon premier cosplay) et me féliciter pour mon costume, mais également une sensation agréable. On a l’impression de ne plus tout à fait être la même personne, d’être devenu un peu notre personnage.

Je crois que c’est pour cette raison que ce phénomène Otaku s’est développé : il s’agit de jeunes gens introvertis, timides ou complètement marginaux, qui trouvent dans le cosplay un moyen d’expression, d’une part de leur talent (la création artistique du costume et du maquillage) et d’autre part de leur personnalité (quel personnage ils ont choisi, etc.). Le regard des autres lorsqu’ils sont en cosplay les aide sans doute à avoir plus confiance en eux, et leur permet peut-être de s’ouvrir un peu au monde (sans compter que les évènements tels que la Japan Expo ou le Comic Con les rassemblent et les rapprochent).

Le déguisement est donc, selon moi, un moyen pour les Otaku de sortir d’eux-mêmes et peut-être d’un certain mal être, de prendre, en quelque sorte, une autre identité qui leur permet d’être plus confiants, plus épanouis.

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