Rapport 2

J’ai souvent considéré, peut-etre à tort, que l’écriture d’un journal intime était typiquement un exercice féminin. On voit souvent dans les séries, des jeunes filles s’allonger dans leur lit pour raconter leurs déboires, et leur perfide maman lire le contenu sacré de ce fameux journal. Mais outre le folklore des séries TV, le journal intime me semblait être un recueil de complaintes “fleurs bleues”, ce qui n’est peut-être pas mon fort.
Néanmoins il faut reconnaitre un rôle important au journal intime, le fameux effet cathartique. Un mot bien trop compliqué pour expliquer qu’un journal sert a déverser des émotions trop fortes pour être contenues en soi. Principalement a l’adolescence, il est compliqué de tout garder pour soi, mais il est encore plus compliqué d’en parler, notamment quand il s’agit de la vie amoureuse. C’est alors que le journal intime est utile.
Malheureusement, et peut-etre suis-je un peu fermé, mais le journal intime n’a jamais trouvé grace a mes yeux, jamais je n’ai eu envie de me tourner vers cette exercice. Cependant, ici je ne m’interesse qu’a un aspect du journal, effectivemment, on trouve aussi des journaux intimes bien plus profonds que de simples récits d’une vie d’ado moyennement tourmentée. Peut-on ainsi considérer le journal d’Anne Franck comme un journal intime, complètement. Peut-on considérer les dizaines de carnets remplis de dessins et d’annotations comme un journal intime ? Sans doute. Ma pratique de la bande dessinée, et mon régulier trop-plein d’idées, me poussent souvent a remplir des carnets de croquis, de notes, de débuts de scénarios qui n’aboutiront jamais etc. Je rassemble ici ce qu’il me passe par la tête dans une journée, et chaque expérience peut influencer le contenu de ses carnets, aussi bien une visite dans une exposition, qu’une rencontre amoureuse. Que ce soit conscient ou pas, je m’adonne ici a la pratique du journal intime. C’est détourné, presque pas assumé, néanmoins c’est un journal intime.
Les blogs sont encore un monde a part selon moi, effectivement ils sont tout sauf intimes. On peut ici afficher a la vue de tous, nos gouts, nos passions, nos vies. Et bien que publique, cette réalisation peut également être assimilée a un journal.
Et si l’on regroupait les gribouillages effectués par une secrétaire pendant ses journées de travail a répondre au téléphone ? Ou les petits dessins de coin de page des étudiants ? Serait-ce les prémisses d’un journal intime ? Je pense que oui, tout peut être considérer comme un journal intime, du moment que l’on pose sur papier ce qu’il nous passe par la tête, que l’on traduise nos pensées par des dessins ou des mots.
C’est certes une vision élargie de la notion de journal intime, mais j’ai longtemps pensé que le journal intime n’était qu’une mièvrerie, avant de penser que par ses nombreuses formes, il était pratiqué par bien plus de personnes que les adolescentes.

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