The Solo Wedding.

Je trouve que l’exhibition d’Haru Otani, danseuse japonaise contemporaine, ne peut être interprété qu’on la liant à ce qu’elle déclare sur le sujet de son œuvre dansé: le mariage. Elle dit, en fait : “Je ne suis pas mariée. Je n’ai été jamais mariée et je ne me marierai peut-être jamais. Mais pourquoi le mariage m’attire si fortement comme toujours ? […] Déprimée en pensant au mariage, j’ai compris que c’est ce poème qui m’accepte telle que je suis. Je n’attends personne. Je n’attends pas le prince. Rester toute seule ne signifie pas que je suis perdante. De tout de façon, je suis seule ici et maintenant

En assistant à cette performance intitulée Solo Wedding, le spectateur a la possibilité de l’interpréter à sa manière, donc soit d’un point de vue positif vers le mariage, soit d’un point de vue négatif. Est-ce qu’il s’agit d’un éloge à ces femmes qui ne se marient pas (parce qu’elles préfèrent se dédier à la carrière, parce qu’elle ne veulent pas s’engager pour la vie avec un homme, etc, bref : les motivations peuvent être infinies), donc un regard critique et/ou ironique sur cette convention sociale qui est le mariage, ou bien on est face à une critique négative qui condamne les clichés qui enferment une femme au rôle d’épouse et après de mère, et donc font en sorte qu’encore aujourd’hui une femme qui se marie pas est vue comme une perdante? De toute façon Haru Otani, par son oeuvre-danse, exprime toute la solitude qui peut vivre la femme contemporaine qui veut échapper aux règles et au attentes de la société, qui pense qu’une femme, pour se dire complète et heureuse, doit lier sa vie à celle d’un homme. D’ailleurs, cette solitude, est-elle si déprimant, si affreuse, si terrible? Je trouve que la réponse est dans les mots de la danseuse elle même quand elle dit : “Je n’attends personne. Je n’attends pas le prince. Rester toute seule ne signifie pas que je suis perdante. De tout de façon, je suis seule ici et maintenant”. Je pense qu’elle veut nous dire – par ses mots et par sa danse – que finalement ça va, elle est déjà heureuse et sereine grâce à la conscience de ne pas forcement avoir besoin d’un homme pour se sentir “complète”, sans se déprimer en attendant “l’homme de sa vie”.

D’ailleurs c’est le cas de ces femme qui décident de participer aux Solo Weddings, les mariages pour femmes singles, un vrai phénomène! C’est la preuve que finalement un mariage n’est qu’une convention sociale, que certaines femmes n’attendent ce jour fatidique que pour des choses éphémères et superficielles (une robe de princesse, les photos, les fleurs, etc) plutôt que pour ce qu’il représente vraiment. Et quand même on peut lire ce phénomène avec un œil plus féministe, dans le sens où il s’agit d’une femme qui veut vivre ce jour magnifique même sans un homme à son coté : là, c’est elle qui est la seule et vraie protagoniste, ce jour là comme dans toute sa vie!

 

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