Dans le Larousse, dictionnaire de français, la définition du mariage est “Mariage, nom masculin : Acte solennel par lequel un homme et une femme (ou, dans certains pays, deux personnes de même sexe) établissent entre eux une union dont les conditions, les effets et la dissolution sont régis par le Code civil (mariage civil) ou par les lois religieuses (mariage religieux) ; union ainsi établie.”
Si le dictionnaire donne une définition concise et efficace de ce qu’est le mariage, il reste pour de nombreuses personnes un concept abstrait. L’artiste Haru Otani a réalisé une performance, mêlant de nombreuses danses, contemporaines, classiques, jazz et même claquettes, sur le sujet du mariage. Les mots lui manquant pour traiter ce sujet elle a préféré s’exprimer à travers la danse.
L’artiste parle d’une performance en un seul temps, néanmoins nous pouvons remarquer six passages distincts générés par des rythmes et des mouvements très différents.
La performance commence avec une introduction de dos. Les mouvements de la danseuse nous évoquent les jeux de cours d’école d’un enfant qui saute à pieds joints, qui joue à la marelle. Il s’agit plutôt d’une petite fille puisqu’ elle joue avec sa choupette au sommet de sa tête. Les pas effectués par Haru Otani, semblent évoquer une distance à parcourir.
Puis ces mouvements se stoppent, elle repeigne ces cheveux, tire sur ses oreilles de nombreuses fois. Elle s’arrête et se retourne face au public. Il y a une prise de conscience symbole du passage de l’enfance à l’ adolescence. Elle fait une révérence, comme pour se présenter au spectateur ou au futur marié. À la fin de sa révérence, une musique commence. Il s’agit de la marche nuptiale, musique traditionnelle de la cérémonie religieuse du mariage.
L’artiste marche, se redresse, met en avant sa main, joue avec son oeil, le mariage ouvrirait-il les yeux sur le monde des adultes ? Elle joue avec sa robe, regarde entre ses jambes. Nous pouvons penser à la perte de la virginité. Puis elle se retrouve au sol, symbole peut-être d’un passage à une autre étape de sa vie.
Son corps au sol, elle ouvre les jambes, la position nous rappelle celle de l’accouchement. Haru Otani tourne sur le sol, formant un cercle pouvant symboliser le cycle de vie, le passage de la petite fille à adolescente puis à la femme et enfin la mère donnant naissance à un enfant.
La danseuse se redresse, joue avec sa main, enchaîne des mouvements rapides, pouvant être perçus comme des étapes de la vie, ou du mariage. Elle danse avec un personnage imaginaire, certainement le marié. Ce passage rappelle le bal ou les danses entre le prince et la princesse dans les dessins animés d’enfants, mais aussi la danse d’ouverture des jeunes mariés durant les cérémonies de mariage.
Son corps s’arrête de nouveau, elle traverse quelque chose, telle une traversée du miroir. Elle penche son corps en avant comme si elle observe de manière omnisciente sa propre vie. Elle retourne à sa première place, dos au public comme si sa vie s’arrêtais la.
Cette performance est une danse libre en interprétation, laissant notre imagination donner des significations personnelles, selon nos origines, notre sexe, notre âge, notre culture, notre notion de l’amour…