Rapport 4 : Takashi Murakami.

Takashi Murakami a été souvent défini comme un artiste pop et comparé à Andy Warhol pour le fait d’avoir été beaucoup inspiré par la culture de masse. En fait, dans ses œuvres sont évidents les rappels et les allusions à l’iconographie des animes et mangas. Sans nier l’intérêt pour l’activité de Warhol et de Jeff Koons, l’artiste a quand même revendiqué sa propre autonomie culturelle, et il déclare que ses références esthétiques sont essentiellement liées à la culture pop japonaise et au phénomène Otaku.

En puisant et dans les canons esthétiques de bidimensionnalité de l’art du Japon traditionnel, et dans l’imaginaire fétichiste et consumériste des otakus, Murakami a défini le style Superflat (super plat), caractérisé par l’intégration d’une grande variété d’éléments, de la sub-culture et de la culture japonaise comme les animes des années 70, ou provenants des peintures du XVII siècle japonais, du Kabuki et du joruri d’epoque Edo, fusionnés et aplatis en images aux superficies polies et aux couleurs brillantes. Les thèmes esthétiques dans lesquels puise Murakami sont tellement amplifiés et exaltés qu’il fait apparaître, dans sa poétique, questions apparemment absentes dans les thématiques kawaii de l’imaginaire otaku.

Je trouve Murakami très intéressant parce qu’il a réussi à rendre subtiles et incertaines les limites entre le soi-disant high art, l’art haut, destiné aux musées et aux collectionneurs, et le low art, c’est à dire les objets produits en série et destinés à la consommation de masse : par exemple, son exposition © Murakami, un éventail de sa polyédrique activité créative et commerciale, présentait un magasin qui vendait ses objets de consommation.

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Récemment, l’artiste a exposé à Milan son cycle d’Arhat :  toiles immenses, hyper colorées, pullulantes de personnages bizarres dont beaucoup ont les semblances de gourous, peints de face, en grandes ou petites dimensions, en prière ou en contemplation. Ce sont les Arhat, selon le bouddhisme personnes parfaites, proches du Nirvana. Ces œuvres sont nées après le désastre de Fukushima, qui a frappé de manière indélébile le Japon. C’est une exposition qui nous montre en quelque sorte une mutation de Murakami :  le sujet est celui des désastres en Japon, qui parle aussi de l’inéluctabilité du destin. En Occident on n’a pas trop l’habitude de tenir compte du sort, et cette exposition a comme protagonistes des moines qui veulent aider les hommes à avancer parmi les adversités. Le cycle constitue un vrai changement dans l’art de Murakami, considéré aujourd’hui comme le vrai héritier d’Andy Warhol, puisque capable d’entendre la créativité même dans une façon liée au monde de l’industrie et de la finance.

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