Dans sa série de photographie, Miwa Yanagi s’est principalement intéressé aux rôles qu’occupent les femmes dans la société de consommation japonaise avec les lots de fantasmes et désirs que renvoient certaines de leur profession.
Représenté sous la forme de grands formats numériques, « Elevator girl – White Casket » (1994) nous montre des jeunes femmes japonaises vêtues d’uniforme d’entreprise dans un univers surréaliste, futuriste théâtrale et robotisé. Son œuvre est ainsi centrée autour des femmes, l’apparence physique, l’âge, et les restrictions sociales dans lesquels elles font face.
Au Japon, des hôtesses s’occupent de l’accueil dans les ascenseurs de grands magasins de luxe et de divers lieux. Dans son œuvre, on constate le fait que leur personnalité a été effacée afin de refléter l’image de la marque du magasin dans laquelle d’autres peuvent projeter leurs propres pensées et leurs fantasmes.
La mise en scène est dramatisée de par la couleur rouge de leur uniforme et le fait quel soit à quatre étalé par terre dans un ascenseur. Dans les images qui suivent, ces quatre jeunes femmes finissent par fondre et représentent comme une flaque de sang dans l’ascenseur. Ces femmes sont alors comme déshumanisées, robotisées et évanouies à même le sol parce que leur seul devoir est de suivre les ordres, de se marier et élever des enfants, se limiter à des carrières accueillantes. Le spectateur est alors comme intrigué par cette scène exprimant un fait et une fatalité.