01 – Une masse indéfinissable et de mauvaise augure me comprimait sans cesse le coeur.
02 – Je n’étais pas sûre de comprendre, mais j’avais ma petite idée.
03 – Un pressentiment.
04 – Peut-être parce qu’il était froid, depuis le début de la semaine.
05 – Bah, il n’avait jamais été le plus impliqué. Je l’avais déjà compris.
06 – Je me disais sans cesse que ce n’était pas grave, que j’étais trop sensible.
07 – C’est vrai, je pleurais sans cesse… De peine ou de joie, je passais de l’un à l’autre.
08 – Le poids de ses mots.
09 – Mais aujourd’hui, c’était le poids de son silence.
10 – Et je pleurais encore.
11 – Silencieusement.
12 – Mon téléphone sonna, je voulu décrocher.
13 – Pourtant son nom s’afficha, et je me fit hésitante. Je savais pourquoi.
14 – Je sortis pour décrocher, le vent glacial de décembre agressant mon visage humide.
15 – Sa voix au bout du fil, et un long discours. Fade, mais je comprenais déjà.
16 – J’avais déjà compris, de toute façon. Pourtant, cette masse ne cessait pas de me comprimer le coeur.
17 – Que dire, que répondre? Je raccrocha.
18 – Je ne sentais même plus le froid sur mon visage.
19 – Je ne pleurais même plus.
20 – Il devait être 11 heures, il n’y avait pas grand monde dans les rues.
21 – J’étais vraiment seule, à présent.
22 – Enfoiré.
23 – Le froid me blasait et la banalité des rues m’affligeait.
24 – Mais je ne voulais pas rentrer chez moi.
25 – Je descendis vers le quartier où les affiches du cinématographe coloraient les rues d’un charme étrange.