ASS N SOEUR

Hier, j’ai pris l’ascenseur pour rentrer chez moi, j’avais trop de paresse en moi pour monter les 7 étages à pieds. L’ascenseur arrive et j’entends une voix qui me dit “attendez”. Je retiens la porte et apparait ma voisine du 5eme étage. Arrive au 4eme, l’ascenseur se bloque, sans raison apparente. On a passé une heure ensemble. On a passé 50 minutes dans un silence totale. Puis elle me dit :

 “Hier j’ai regardé un film, ça raconte l’histoire d’un gars qui voudrait être peintre et qui voudrait arrêter le temps pour qu’il passe plus vite.

J’ai déjà voulu arrêter le temps, et même si je savoure chaque seconde du présent, l’instant s’évapore tout de même.

Ne reste qu’une impression, un souvenir fugace.

Ces souvenirs me hantent, je les collectionne malgré moi et ils resurgissent de temps à autres. Certaines fois c’est un détail, d’autres c’est des bouts de conversations.

Je me rappelle, des milliards de choses.

Je déteste la nostalgie et j’aimerai perdre ma mémoire pour oublier.

J’aimerai avoir plus de courage pour pouvoir vraiment dire, dire l’expérience humaine.

J’aimerai décrire le bonheur pour prouver son existence, ne plus douter de mes souvenirs et des émotions.

Que reste t-il d’hier, aujourd’hui ? Que reste t-il de demain ?

J’aimerai aller au sud, dans une cabane en bois, loin de l’est et de l’ouest, ou j’entrepose mes souvenirs, mes rêves, mes envies, mes contradictions.

J’aimerai être dans une cabane en bois, avoir compris que dans la vie; il faut laisser l’égo derrière la porte avec ses pompes, pour être libre de soi. Que plein de choses ne valent pas la peine et qu’il faut se défaire de ses illusions.

J’aimerai avoir aujourd’hui, la maturité d’un homme de 1000 ans.

J’aimerai comprendre que vivre c’est se plonger dans ce caramel mou.

J’aimerai vivre en dansant toute la journée.”

Les portes de l’ascenseur se sont ouvertes et elle s’en est allée.

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