L’histoire et la théorie des médias selon Huhtamo et Mcluhan

Ah les médias !… qui ne s’en sert pas aujourd’hui ? Que ce soit la presse, la radio, la télévision ou encore les smartphones, ils font pratiquement tous partis de notre quotidien. Deux questions se posent alors : D’où viennent-ils ? Et à quoi servent-ils réellement ? Marshall Mcluhan et Erkki Huhtamo vont à tour de rôle répondre à l’une des deux questions.

Tout d’abord, Erkki Huhtamo va se charger de la première question, c’est à dire d’où viennent les médias. Huhtamo est un archéologue des médias et cherche plus particulièrement la trace des médias. De là, il se pose plusieurs questions : L’apparition des médias mobiles était-elle si inattendue ? Quels en sont les facteurs ? Pour quels usages et quels utilisateurs ? Quelles sont les caractéristiques des produits ? et enfin, serait-ce le résultat de notre illusion provoquée par notre incapacité à connaître le passé ? En effet, il veut mettre en lumière des traces pour comprendre notre situation actuelle. Voici les traces présentées :

  • Le télégramme serait l’ancêtre d’Internet comme l’explique l’oeuvre de Tom Standage, The Victorian Internet. Il permettait de communiquer à distance.
  • La photographie de Nadar en 1858 de Paris depuis une montgolfière. Elle a pour but de montrer le mariage non-obligatoire entre un moyen de transport et la prise d’image, autrefois immobile.
  • L’éventail pour femmes était considéré comme un média. Il montrait le statut social, faisait de la publicité pour les produits de marque et montrait la personnalité de l’utilisatrice, ainsi que son goût vestimentaire.
  • Le walkman créé en 1979 était un des premiers médias à être considéré comme un vêtement.
  • La gameboy créée en 1989 fut la première console portable.

Ainsi, les nouveaux médias remplacent-ils les anciens médias ? Dire qu’ils bouleversent complètement la vie humaine est vrai, car ils nous facilitent la vie et nous permettent d’évoluer dans tous les domaines. Mais dire que cela amène l’extinction totale d’un ancien média n’est que de l’imagination trompeuse. Ils prolongent et améliorent les anciens médias mais ne les supprimes pas, tel que les livres numérique dont la fonction principale reste la lecture comme un livre classique.

 

 

Cela nous amène à notre seconde question : A quoi servent-ils réellement ? Ce qu’il faut voir dans un média n’est pas, comme dit précédemment avec le livre numérique, la lecture en elle-même, mais ce que le média prolonge. En effet, Marshall Mcluhan dans son oeuvre Pour comprendre les médias, publié en 1964 dans la collection Essai, nous explique une chose fondamentale : “Le fait essentiel de la communication, c’est la communication elle-même et ses médias plutôt que le message communiqué.”. Pour lui, le message n’est qu’un accessoire. Le véritable message, c’est le média qui le délivre.

Dans son analyse de la nature des technologies, il affirme qu’elles ne sont que le prolongement de nos organes physiques et de notre système nerveux dans le seul but d’accroître force et rapidité. Ainsi, il met en avant 5 notions clefs :

  1. Le village global/planétaire
  2. Le message, c’est le médium
  3. Le prolongement du corps humain
  4. Les médias chauds et les médias froids
  5. La tétrade des effets des médias

Tout d’abord, l’idée de village global vient de son oeuvre The medium is massage, publiée en 1967, dans laquelle il annonce que le monde va devenir un village où tout le monde partagera les même choses, c’est-à-dire d’une certaine homogénéité du monde dût à la mondialisation. Il remet en cause la suprématie de l’écrit. Pour lui, ce monde unifié serait la conséquence des médias de masses qui font circuler des informations très rapidement créant des micro-sociétés. Cela donnerait naissance à UNE culture, comme si le monde n’était qu’une seule et même communauté évoluant, selon lui, “en même temps, au même rythme, dans un même espace”.

 

Ensuite, “le message c’est le médium” est une notion très importante. Ce que veut dire l’auteur par là, c’est que toute les technologies sont totalement nouvelles dans le milieu humain. Seulement, les milieux ne sont pas des contenants passifs mais des contenus actifs. Par exemple, l’électricité a changé et a refaçonné l’ancien environnement, tout comme la télévision a refaçonné le cinéma, lui même étant le contenu de la télévision. On appelle “contenu” d’un milieu nouveau, l’ancien milieu machiniste de l’âge industriel. Comme le disait Edward T. Hall :” les hommes ne sont jamais conscients des règles fondamentales des systèmes et des cultures.” Le vrai message, c’est le canal de communication. Les effets d’un médium sur l’individu dépendent du changement d’échelle que produit chaque nouvelle technologie, chaque prolongement de nous même dans notre vie.

 

Parlons maintenant de la notions de corps humain. Remontons au mythe de Narcisse qui vit un prolongement de lui-même dans un miroir ; les hommes sont immédiatement fascinés par une extension d’eux même faite d’un autre matériau qu’eux. Ils installent et projettent hors d’eux même des modèles réduits de leurs systèmes nerveux central, ce qui laisse à croire à une tentative désespérée et suicidaire d’auto-amputation. Les prolongements de nos corps nécessitent des nouveaux rapports ou d’un seul nouvel équilibre des autres organes. Il est impossible de refuser de se soumettre aux rapports ou aux nouvelles structures sensorielles que provoquent l’image de la télévision. Voir, percevoir ou utiliser un prolongement de soi-même sous une forme technologique c’est nécessairement s’y soumettre.

En voici quelques exemples :

  • Le téléphone remplace l’ouïe,
  • L’imprimé remplace la vue et l’ouïe,
  • La télévision et la radio remplacent la vue, l’ouïe et les jambes,
  • La maison remplace la protection, la mémoire et l’intimité,
  • Les vêtements remplacent la peau, la personnalité et la classe sociale,
  • Les véhicules remplacent nos jambes …

 

La notion de médias chaud et médias froids est elle aussi très importante. On appelle “médias chauds” les médias qui prolongent un seul des 5 sens en leur donnant une haute définition, c’est à dire qui transmet beaucoup d’information, tels que la radio ou le cinéma. On appelle “médias froids” ceux qui délivrent une faible quantité d’information avec une faible définition, dont l’homme a besoin de compléter, tels que la parole, le portable ou les dessins animés. Ils appellent la participations et la communication de l’homme.

 

Enfin, nous arrivons à la tétrade des effets des médias. Elle se pose 4 questions :

  • Qu’améliore-t’il ?
  • Que rend-il obsolète?
  • Qu’est-ce qu’il récupère ?
  • Qu’est-ce qu’il renverse ?

Prenons l’exemple du téléphone portable :

  • Il améliore la communication interpersonnelle, l’accessibilité et le temps de réponse.
  • Il rend obsolète les cabines téléphoniques, l’anonymat, la privauté, l’isolement et le foyer.
  • Il fait disparaître la culture locale, l’espace acoustique et l’appareil photo.
  • Il renverse les lettre, l’expéditeur est expédié.

Ainsi s’achève notre résumé de l’histoire et théorie des médias.

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