La réflexion sur la pratique de l’exposition de soi à travers l’image de soi, ses enjeux, son utilité sociale ou personnelle

Tout d’abord, le visage représente notre identité or le visage de base est celui du Christ, au sens de l’homme blanc, moyen, occidental. La discrimination ne procède donc pas par exclusion pure et simple, mais par détermination des écrits de déviance vis-à-vis de ce visage. Les visages concrets individuels se produisent et se transforment autour de certaines unités et de combinaisons d’unités. Le visage est compartimenté, chaque visage est dans sa case avec la machinerie judiciaire et l’esprit scientifique à travers la physiognomonie qui ont fait émerger des visages types répondant à des normes statistiques et des catégories identitaires.

Aujourd’hui les images du visage circulent et se diffusent dans une banalité sans précédent, les techniques de reproduction modernes et de diffusion de l’image des personnes ont fait du visage, non plus le point de départ d’une éthique, mais le point d’arrivée d’une régulation du sens. Autrement dit, les regards portés sur les visages se trouvent, en retour, déterminés par des normes techniques sociales, politiques ou médiatiques.

Toujours dans la quête de l’identité, nous allons voir l’autoportrait : la genèse de l’autoportrait est lié à l’émancipation progressive de la figure de l’artiste, qui n’est plus considéré comme un simple artiste mais devient un acteur intellectuel participant au rayonnement culturel de son époque, cet acte d’autoreprésentation est alors indissociable du statut particulier que se donnent les artistes. L’autoportrait est la marque de l’individualité qui a conscience d’elle-même, il s’assigne une identité. Par ailleurs dépendant des conventions esthétiques, le style de l’autoportrait dévoile ses théories sociales, culturelles et symboliques. Chaque époque reflète une idéologie particulière quant au rôle de l’artiste. La démocratisation et l’industrialisation du portrait avec la photographie vont annoncer de nouveaux enjeux dans la quête identitaire des artistes contemporains, figures anonymes parmi tant d’autres.

Pour conclure la représentation de soi devient désormais un terrain d’expérimentations sans limite, où le travail de dépersonnalisation et de décomposition et de métamorphose vont apparaître comme les conditions d’un nouveau rapport à soi et aux autres.

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