Le selfie: acte artistique, narcissique ou quête de soi ?

Le mot selfie dérive du mot anglais “self” qui signifie “soi même”. Le selfie est un acte de plus en plus courant grâce aux smartphones: en effet, ceux ci permettent de les prendre mais aussi de les diffuser sur les réseaux sociaux. Cependant, cette pratique n’est pas nouvelle: en effet, on peut considérer l’autoportrait comme l’ancêtre du selfie. On trouve alors de nombreux autoportraits chez des artistes comme Frida Kahlo ou Vincent Van Gogh. C’est alors le partage de ces images qui a évolué. Avec l’arrivée des réseaux sociaux et du smartphone, il devient plus facile de partager ces images, le but de leur partage n’étant pas souvent artistique. En effet, le selfie est beaucoup utilisé aujourd’hui pour partager ses émotions, affirmer son identité ou simplement pour obtenir le plus de “likes”. C’est malheureusement cette course aux “likes” qui dominent les réseaux sociaux, menées par des figures connues comme Kim Kardashian ou Justin Bieber. En effet, maquillé, avec une lumière adéquate et un bon angle de vue, nous pouvons correspondre au mieux aux critères de beauté de la société et alors s’élever en “icône” des réseaux sociaux. C’est de cette utilisation que découlent les préjugés sur les jeunes générations perçues alors comme narcissiques. Cependant, et heureusement, ce n’est pas leur seule utilisation. On trouve aussi le selfie dans les mouvements de “body posi”, qui sont des mouvements de réappropriation du corps visant à améliorer l’estime de soi. Dans ce cadre, on cherche à montrer la beauté de son corps et de son visage, même si on ne correspond pas aux normes de beauté de la société. Cela permet alors de montrer la diversité des physiques et de reprendre confiance en soi. Cela est alors en opposition avec les courses à la popularité, puisque dans celles ci, il faut correspondre aux normes de beauté.

Le selfie peut aussi être utilisé pour raconter des événements, montrer ce que l’on fait et où l’on est (en le diffusant sur les réseaux sociaux). Cette pratique du selfie peut être assez compulsive et peut empêcher de profiter du moment (beaucoup de personnes se prennent en selfie à côté d’une œuvre d’art, sans la regarder directement). De plus, certains perdent pied face à l’omniprésence des réseaux et ne font plus la différence entre les sphères de l’intime et du public. Ils prennent et diffusent alors des selfies de moments ou d’événements inappropriés (par exemple, des selfies à des funérailles). De plus, ces selfies à répétition peuvent provoquer des addictions, comme c’est le cas pour l’adolescent anglais Danny Bowman. Cependant, ces selfies permettent aussi de garder un souvenir, de laisser une trace: ce n’est que leur utilisation massive qui peut être nocive.

Les artistes utilisant le selfie aujourd’hui sont aussi nombreux. Par exemple, l’artiste japonaise Izumi Miyazaki fait des selfies délirants où l’humour absurde domine. De plus, la Saatchi Gallery à Londres a organisé en avril et mai 2017 une exposition autour du selfie appelée From Selfie to Self-Expression, où se mélange histoire de l’art et Pop Culture.

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