RICHARD PRINCE-Exposition de Soi Via INSTAGRAM

Né en 1949 dans la zone américaine du canal de Panama, Richard Prince est un artiste peintre et un photographe plasticien américain qui vit et travaille dans la campagne à proximité de New York. Depuis trente ans, cette artiste travaille sur la réappropriation et le recyclage des images.

Bien avant l’arrivée des réseaux sociaux et des selfies, Richard Prince s’interrogeait déjà sur le thème de la représentation de soi. De nos jours, de façon significative, le soi exposé, et la mise en scène de soi étant l’un de ses sujets de prédilection, et il semblait logique que l’artiste s’approprie une plateforme comme Instagram. Comme aujourd’hui tout se partage, tout s’approprie, il est évident que Richard Prince trouve plus facilement ses cibles. Le partage exponentiel de données à caractère personnelle des utilisateurs de réseaux sociaux sans réelle protection, a permis à l’artiste à trouver les sujets de son œuvre.

Son exposition intitulée « New Portraits » présentée à la galerie Gagosian de New York, de septembre et octobre 2014, montre 38 portraits choisis par l’artiste Richard Prince sur Instagram. En effet, cette artiste s’attaque précisément aux portraits de stars et d’inconnus glanés sur le réseau de partage d’images Instagram et pousse un peu plus loin sa démarche d’appropriation, en s’immisçant dans le quotidien de ces parfaits inconnus.

Relevant de l’ « appropriation art », un travail qui consiste à « rephotographier » des photographies existantes, comme si elles étaient ses propres créations. L’art appropriation de Richard Prince se traduit bien davantage comme un travail de veille, de sélection, d’édition.  Son apport se résume à faire une capture d’écran et à ajouter à l’image quelques lignes de commentaires signés, et celui du galeriste de vendre ces « œuvres » pour près de 100 000 dollars. Bien sûr, les intéressés Instagram ne se sont pas vus demander leur avis.

Telle image sera d’abord likée, commentée, comme si Richard Prince connaissait intimement la personne, agrémentée d’emojis, tout aussi éloquents que ses petites remarques taquines ou coquines, puis, agrandie et imprimée sur toile dans un format excédent les 120×160 cm. L’artiste en s’appropriant, puis en revendant à des sommes exorbitantes ces portraits de parfait inconnus, il revend non seulement leurs images mais aussi leurs histoires, et leurs intimités.

          CE QUI EST EN GRAS, EST UN RÉEL DANGER. C’est pourquoi soyez conscient de ce que vous partagez, et surtout avec qui vous partagez ces photos, parce que le danger est toujours ici, quelque part.

 

 

This entry was posted in Uncategorized and tagged . Bookmark the permalink.