Relation à l’intimité

Relation à l’intimité


Emma Beziaud Le Pochat

16705363

 

***

Intimité : n.f. Profondément inscrit en chacun de nous.

 

L’intimité est un concept flou, faisant référence à quelque chose d’intérieur, de privé. C’est une idée restreignant le cadre de la réflexion et du questionnement à ce qu’il apparaît de plus personnel. De fait, la complexité quant à la compréhension du phénomène réside dans le fait qu’il demeure propre à chacun et se développe à mesure d’expériences personnelles. Cependant il reste tout à fait envisageable de cerner certains principes du concept d’intimité par le biais d’une étude personnifiée qui interroge aussi bien nos rapports à l’introspection, au corps, ou à l’espace que prend la notion de « Soi » dans la société et les nouveaux médias.

 

L’objectif de ce recueil de réflexions est de réunir différents sujets qui touchent de près ou de loin la relation qu’entretiennent nos contemporains avec leur conception de l’intimité et de mûrir un questionnement à son sujet. Il fera l’objet d’analyse personnelles, de réflexions et d’interviews distribués sous la forme d’articles.

 

Entrée 1 : Rapport entre Soi et intimité

Le rapport à l’intimité questionne évidemment les rapports sociaux, puisque le développement d’un rapport aux autres passe inévitablement par un rapport à soi. Dans une société individualiste, il devient nécessaire de se comprendre soi-même avant de comprendre l’autre, de se construire grâce au regard et aux avis des autres. L’intimité est –semble-t-il- un procédé de construction sociale qui permet de développer des liens avec les autres par le biais d’un prisme de pensé personnelle façonné à force d’introspections. A savoir que nos relations avec notre entourage vont évoluer en fonction de ce que nous percevons d’eux et de ce qu’eux perçoivent de nous. L’introspection s’apparente donc à un outil de réflexion.

Introspection, facteurs et déclencheurs.

L’introspection est le moteur de l’évolution personnelle. Elle permet de se remettre en question face à ce qui nous entoure et questionne jusqu’au plus profond de nos ressentis, il est aussi un facteur de réflexion souvent stimulé par un environnement. En effet, définir ce qui pousse l’être humain à conceptualiser sa réflexion revient à penser son environnement qu’il soit social ou matériel. Et de ce postulat il est possible de lister quelques déclencheurs sociaux constituant un terreau fertile à l’introspection.

Notre rapport aux médium contemporains

Cette relation étroite entre notre évolution et les différentes influences sociales tend à développer des problématiques fortes, comme la naissance de complexes engendrés notamment par l’exposition répétée de corps parfaits, distribués en majeure partie par des campagnes de publicités visant à faire vendre un produit. Instagram est certainement l’outil le plus pertinent à analyser dans le cadre de ce questionnement. Il nous renvoie à une vision perfectionner de nous même et participe à l’évolution de ce perfectionnisme latent véhiculé par les médium publicitaires :

E :Est-ce que pour vous l’introspection est suscitée par une émotion ? Si oui laquelle -en général- ? Est-elle négative, positive, neutre ?

Je pense que c’est lié à une situation, si tout va bien on a pas tendance à se remettre en question

il faut un certain degré de solitude. Du temps avec soi-même.

E :Oisiveté, privilège Peut-on se consacrer à l’introspection lorsque l’on est placardé dans son quotidien, que l’on a beaucoup de charge, est-ce un privilège ?

Se ressourcer, se retrouver. C’est une question de temps, il faut avoir le temps.

E:Pourquoi selon vous lorsque l’on pense à l’intimité, on pense forcément à quelque chose de privé ou de sensuel?

C’est marrant parce que c’est pas la première chose qui m’est venu à l’esprit, c’était plutôt relationnel, c’est tout ce qui concerne la vie privée que l’on ne voulait pas montrer au monde. Cela concerne non seulement la sexualité mais aussi des hobbies un peu personnel mais aussi des goûts que l’on ne peut pas montrer au monde. Donc par exemple la confiance.

E :Pour toi c’est quoi la barrière entre les autres et ton intimité ?

Y’a pas de codes, c’est lorsqu’un malaise se crée qu’il y a un soucis.

E :C’est quoi ton rapport quotidien à l’intimité ?

Pas dans mes échelles de priorités, c’est pas quelque chose à laquelle je vais penser consciemment.

E :Tu juges que tu en as besoin ? Pourquoi ?

Oui, je pense. Parce que je suis faite comme ça.

E : Peut-tu onceptualiser l’intimité ?

Une porte fermée qui donne sur quelque chose. Non je ne suis pas consciente de ce qu’il y a derrière cette porte.

E:Qu’est-ce que pourrait changer la société pour vous aider à réduire vos complexe -si tant est que vous en ayez-?

J’ai pas beaucoup de complexe mais la culture du maquillage me déplait. Je la trouve forte en ce moment et je sais que certaines personnes auront tendance à me juger si je sors sans maquillage. Ils auront tendance à me trouver paresseuse ou même sale et je pense que c’est un problème qui vient d’eux.

C’est par rapport au jugement des autres que j’ai un problème. Ce qu’il faudrait changer dans la société, c’est vraiment qu’on a tout un culte depuis toujours et ça ne changera jamais, à la beautés, à ses canons, au corps… Il faut apprendre à leur accorder moins d’importance.

Il faut arrêter d’être superficiel.

J’ai pas de problème avec les fille qui se maquillent ou qui aiment la mode, j’adore regarder des comptes insta’ de gens qui se maquillent et de gens qui s’habillent super bien. Mais quand je sors de chez moi je ne ressens pas ce besoin d’être attirante, c’est pas mon job.

E : Moi ce que je vois c’est que certaines femmes se sentent très mal au quotidien et lorsqu’elles se maquillent – chose qui était forcément faisable y’a 300 ans- c’est un outil mais pas un outil féministe. Que penser de l’acceptation de soi ? Qu’en est-il de la portée féministe ?

C’est pas une bonne chose de pas s’accepter sans maquillage et je trouve ça dommage et c’est pas naturel. C’est poussé par les images véhiculées par les médias. Et si ça permet d’atténuer de complexe c’est génial ! Mais ça n’existerait pas sans le jugement des autres et sans la société.

E: Est-ce que tu condamnes le maquillage entant qu’outil ?

Non pas du tout. J’ai des bagues dentaires depuis décembre et la première semaine ou je l’ai ai eu, j’ai eu une grosse chute de confiance en moi et je me suis maquillée tous les jours et ça m’a permis de faire la transition. Et maintenant je me suis acceptée. Je devais trouver un moyen de me réapproprier. Le maquillage c’était pas grand chose mais j’ai trouvé ça fantastique d’avoir acces à ce genre d’outils.

E:Le maquillage, outil au service de la séduction ?

Ca dessert tous les genres parce qu’il y a un carquant et une véritable contrainte pour tout les utilisateurs et ça a donné des critères inatteignables. Les femmes se confrontent à la réalité de leur apparence ( épilation, vergeture, cellulite…) notre état naturel n’est plus notre paramètre par défaut. C’est à dire que la femme moyenne, a déjà des heures à passer dans la salle de bain pour pas être considérée comme sale.

E: Est-ce qu’on tait pas volontairement les mécanismes de ce théâtre ?

L’image de de la femme pas poilue vient d’une campagne de pub des années 20, avec Gilette.
Flaubert décrit le caractère candide d’un duvet pubien sans aucun soucis.

Les artifices exacerbées les traits naturels qu’on trouve beaux, par exemple on aime les lèvres rosées et du coup on met du rouge à lèvre. C’est un caractère esthétique initialement porté par les femme et qui a été repris par un marketing poussif.

Les maquillages fantaisistes me paraissent moins négatifs pour l’image de la femme que les maquillages nudes qui donnent l’impression de n’avoir rien fait et participent à cette image de la femme belle au naturel. Les hommes ne me semblent pas fan des maquillages fantaisistes d’ailleurs.

-Interview réalisée par Emma Beziaud Le Pochat

This entry was posted in Uncategorized. Bookmark the permalink.