Rapport 2- autobiographie sur une période de la vie (LEVEQUE Pauline)

27 Juillet 2012

C’est notre dernière chance de lui dire au-revoir.

Pourtant, ce matin il étais en pleine forme. Il avais réussi à faire seul ce que les infirmières devaient l’aider à faire. Son état c’était amélioré et maman partit sereinement à son travail.

Tout allait bien, enfin, jusqu’à cet appel. Celui qui changera nos vies à tout jamais.

14H30, le téléphone sonne. C’est la clinique. Il faut venir immédiatement, son état c’est dégradé.

J’appelle maman, mais elle ne peut pas être là immédiatement. Je lui dit que papa ne vas vraiment pas bien, elle dit qu’elle arrive au plus vite.

15H00, 16h00, 16h20, maman n’est toujours pas rentrée, je m’impatiente. 

« C’est long pour deux minutes de trajet ».

Je fixe le plafond étendue sur mon lit les pieds traînant sur le sol, le regard vide. Dehors, une averse éclate, des frissons parcourent mon dos, les larme viennent ainsi qu’un mauvais pressentiment.

Je prend le téléphone :

« – Allô ? Maman où est-tu ?

– J’arrive, je part du bar là.

– Fait vite …

– Oui, à tout de suite »

16H30, je monte dans la voiture toujours le regard vide et sans un mot. Une sensation de vertige m’étourdis et une boule au ventre et à la gorge m’empêche de dire quoi que ce soit.

16H45, circulation bouchée. Impossible d’arriver à temps, les monde s’est lié contre nous c’est sûr ! Déjà deux heures depuis l’appel … mais peut-être que … peut-être que l’on arrivera pas trop tard … peut-être qu’il est toujours là. J’essayais d’ignorer ce sentiment, cette intuition qui me criait qu’il étais déjà trop tard.

17H00, enfin, enfin nous sommes arrivées à la clinique. Aucunes infirmières en vue, maman ce dirige vers sa chambre avec moi la suivant tel un zombie.

Il est là, allongé dans son lit, la tête légèrement penchée vers la droite. Maman pense qu’il dort et lui fais un bisous sur le front. Je reste à l’entrée de la chambre, immobile. Je vois un détail qu’elle n’a pas vu. Son œil droit, il est légèrement entrouvert et son iris autrefois bleu gris arbore désormais un bleu laiteux, vitreux, sans vie…

Le temps est long, je n’ose pas dire à ma mère qu’il est partit, que non il ne dort pas. Je reste silencieuse, le visage fermé tentant de réprimer toutes les émotions et la colère qui dansent en moi.

Un infirmière arrive, elle s’excuse de ne pas nous avoir vue passer et annonce la nouvelle à mère.

Elle n’arrive pas a y croire, je la prend dans mes bras toujours sans émotions apparente.

Plus tard j’ai su qu’elle n’avais pas compris ce que je voulais dire par « il ne va pas bien », elle pensait qu’il en faisait voir de toutes les couleurs aux infirmières comme ça avait déjà pu arriver.

Je ne sais pas si je lui en ai voulu d’avoir mis tant de temps à arriver, de ne pas avoir compris la gravité de la situation, je suis restée sans émotions apparentes pendant plusieurs années.

 

 

(Je poste mes textes avec le compte de Kenneth car impossible d’aller sur le mien)

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