L’autofiction et l’autobiographique

L’autofiction est le récit d’événements de la vie de l’auteur sous une forme plus ou moins romancée (l’emploi, dans certains cas, d’une narration à la troisième personne du singulier). Les noms des personnages ou des lieux peuvent être modifiés, la factualité mise au second plan au profit de l’économie du souvenir ou des choix narratifs de l’auteur.

Philippe Lejeune, dans Le Pacte autobiographique, fait de l’identité de l’auteur, du narrateur et du personnage principal un critère de base pour différencier le roman de l’autobiographie. L’auteur est la personne réelle qui s’engage, par son nom propre, figurant aussi bien sur la lisière de l’œuvre que dans le corps du texte, comme référent ultime du « je » ; c’est lui qui relie la réalité extérieure au texte et, par conséquent, assume la responsabilité de ce qui est écrit. Il peut adopter une stratégie de protection le cas du pseudonyme, une volonté de tromperie ou un écart pudique, mais il reste le référent auquel renvoie le récit. Quant au roman, il appartient à une sphère de l’imaginaire qui suppose un désengagement de l’écrivain.

Pour différencier les deux genres, Lejeune dresse un tableau où il multiplie les critères distinctifs relatifs aux noms du personnage et de l’auteur, ainsi que la nature du pacte conclu par cet auteur. Cependant, deux cases sont hachurées, dites cases aveugles : il s’agit de la possibilité, pour un héros de roman, d’avoir le même nom que l’auteur et du cas d’une autobiographie déclarée où le personnage principal porterait un nom différent de celui de l’auteur. (www.revue-analyses.org)

 

Les pièges de l’autofiction :

Si l’autofiction peut déboucher sur des livres appréciés par la critique, c’est un genre difficile dont les écueils sont nombreux. Le piège majeur de l’autofiction est qu’il ne faut pas écrire sur soi mais avec soi. Le thème du livre ne devrait pas être sa propre personne mais un élément extérieur qui puisse toucher le public.

Au final, l’autofiction demande énormément de maîtrise pour ne pas sombrer dans un étalage gênant de son journal intime. Il faut parvenir à trouver un bon dosage entre le réel et la fiction pour composer un texte agréable sur un sujet de société inspirant.

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