Le livre, de l’imprimé au numérique

C’est une idée qui marche ! : l’imprimé a vécu, le temps du numérique est venu !
L’internet et les technologies numériques bouleversent le monde du livre. Imprimé sous de multiples formes depuis plus de cinq siècles, le livre se convertit.
Si, le livre imprimé a toujours sa place, d’autres supports se développent, et les habitudes de travail changent.
Le mouvement est amorcé au milieu des années 1990 avec l’apparition de textes électroniques. Il se poursuit au début des années 2000 avec le développement de dictionnaires en ligne, de livres numériques braille et audio, de logiciels de traduction, d’assistant personnel (PDA), ou d’appareils de lecture de la taille d’un livre .
Le papier avait déjà subi l’assaut de la radio puis de la télévision, le numérique secoue durement le monde de l’imprimé, réputé jusque-là pour sa stabilité.

Contrairement aux pronostics un peu rapides de quelques spécialistes enthousiastes, le livre imprimé n’est pas menacé pour autant, donc pas besoin de pleurer la mort du papier. On a désormais deux supports – papier et numérique – au lieu d’un seul.
Plus important encore, les lecteurs doivent s’habituer à lire des livres à l’écran.
Si elle offre des avantages certains (recherche textuelle, sommaire), de l’avis général, l’utilisation d’une machine – ordinateur, smartphone ou tablette électronique – n’égale pas encore le confort procuré par le livre imprimé.

Pour des raisons budgétaires, de plus en plus de publications n’existent qu’en version électronique. Outre sa facilité d’accès et son faible coût, le document électronique peut être régulièrement actualisé. Plus besoin d’attendre une nouvelle édition imprimée soumise aux exigences de l’éditeur.

Le livre numérique est donc un produit commercial et un outil au service de la lecture. c’est en train de devenir un produit de masse, riche de formes multiples comme l’est le livre traditionnel.

Une étude révèle qu’une majorité des Français pratiquant la lecture bimédia, n’ont pas envie de trancher entre les deux supports.

Mais le livre numérique est-il vraiment plus écolo que son vieil ancêtre en papier ?
Le livre numérique fait une entrée sur la pointe des pieds en France. Il ne représente aujourd’hui que 3,5% des ventes de livres dans l’Hexagone. Mais le développement des liseuses et l’arrivée du fameux Kindle en octobre 2012 chez Amazon changent peu à peu les habitudes du lecteur. Dans l’esprit de la dématérialisation des objets comme cela a été le cas avec le MP3 rendant nos vieux CD tout poussiéreux, le livre numérique avance un argument de poids en faveur de l’écologie : plus de papier donc plus de déforestation.
Si on s’attache au fait qu’un e-book ne nécessite ni bois, ni transport, on peut s’attendre à ce que son empreinte écologique soit bien inférieure à celle de son homologue en papier. A l’inverse, en terme de production, on pense que la fabrication d’une liseuse numérique comme un Kindle, coûte bien plus cher à l’environnement que l’impression d’un seul livre papier.
Pourtant, parce que l’on achète qu’une seule fois une liseuse numérique pour y stocker quantité de livres électroniques (environ 200), et que l’on achète plusieurs unités de livres en papier par an (16 par an, par Français environ), la balance devrait pencher du côté de la version numérique.

Après la logosphère, la graphosphère, la vidéosphère, voici la numérisphère. Bye-bye Gutenberg, les rotos à la casse et les journaux sur le carreau.
Et si nous nous trompions de lunettes pour observer le destin du journal et du livre ? Prenons celles que nous fournit l’Histoire. Jamais un âge n’en a effacé un autre : l’oral a survécu à l’écrit qui a survécu à l’image. Nous avons accumulé, nous n’avons rien supprimé. Rien dans la révolution numérique ne laisse entrevoir la fin de l’imprimé. Certes, les cartes vont être rebattues mais chacun trouvera sa place.
Dans ce marché, l’imprimé a un atout : la mobilité, valeur centrale du monde actuel.

Le journal ou le livre sont des objets faciles à transporter et à consommer : le numérique est synonyme d’instantanéité. Sa force est de tout offrir tout de suite. L’imprimé, lui, peut redonner ses lettres de noblesse. Le numérique, en allant vite, trop vite, va normaliser. L’imprimé doit différencier, sélectionner, hiérarchiser, enrichir. C’est sur cette voie-là que s’écrit son avenir dans la nouvelle médiasphère.

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