Kimi

  • Mr. 30

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Depuis plus d’un an, je le recontrais tout les matins. Nous faisions le trajet du bus ensemble, un voyage quotidien qui durait précisement dix minutes. Au départ, je ne faisais guère attention à lui, mais petit à petit au fil de ce train-train et de quelques regards échangés entre moi et cet inconnu, un curieux sentiment s’éveilla en moi.
Lorsque cette imagination franchit la limite du simple imaginaire,  ce jeune homme disparut tel un courant d’air. Bien sûr, suite à cette disparition, mon état ne s’était pas amélioré, bien au contraire, une obsession dévorante et passionné pour cet homme m’habitait jour et nuit.
Plusieurs mois passèrent, jusqu’à un soir d’hiver, en descendant du train,  j’aperçut au loin une silouhette étrangement familière. Il neigeait, je me rapprochais pour en être sûre, et consternation, se fut bien lui, enlacant et embrassant amoureusement une jeune femme. 

  • Le couple

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Ils s’embrassent, ils s’enlacent.
Mademoiselle se comporte comme une enfant. Monsieur ne gronde pas, au contraire, il adore ça. Ils en rient, ils se câlinent.
Je ne sais pas si je les envie ou si je les déteste.

  • Les petits trous

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Depuis ma plus tendre enfance, j’ai une peur bleue des insectes.
Une fois lors de la récréation, j’ai écrasé accidentellement une fourmilière, se fut le drame, des milliers de fourmis en sont sorties et ont dévalé le long de ma jambe pour envahir mon corps entier. Depuis, ce traumatisme, j’ai l’étrange phobie des petits trous ou encore des petits point noirs. Je pense qu’au fond ce n’est pas vraiment une peur mais plutôt de l’écoeurement, en fait, j’ai toujours le sentiment qu’en fixant longuement ces points, de minuscules parasites vont s’en échapper et m’attaquer. 

  • La cleptomanie

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Au collège, j’ai pris la décision de briser mon image de petite première de la classe. Alors, moi, Kelly, petite chinoise d’1m50, j’intègre un gang de fille. Ces collégienne m’emmenèrent dans divers magasins pour chaparder ; et honnêtement sans me vanter, j’étais plutôt douée. En effet, sous mes air de fille modèle, je souriais aux vigiles tout en remplissant mes poches de babioles en tout genre.  Bizarrement, en adhérant aux commodes pas vraiment communes de ces filles, je ne souhaitais pas épouser leur univers, mais plutôt y trouver une manière de manifester une marque de mécontentement. Je voulais me sentir puissante puisque fâchée contre le monde.
Aujourd’hui encore, lorsque je suis contrariée, il m’arrive d’emprunter à durée interminée des objets étalés en rayon.

  • Le combriolage

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Je rentrais de l’école. Le portail du jardin habituellement vérouillé était ce jour là entrouvert. Soucieuse et à la fois songeuse, néanmoins, sans trop y réfléchir, j’entrais à tâton par cette voie inexplicablement ouverte. Puis, en contournant le jardin, je découvre avec stupéfaction un énorme trou dans les grandes portes-fenêtre donnant l’accès direct au salon. D’abord, mon cerveau n’avait pas tout à fait saisit ces images complètement explicites, donc un rire nerveux prit le contrôle de ma bouche. Ensuite, après des rires et quelques minutes de silence, je fis demi-tour et pris mon courage à deux mains. Il le fallait. Je devais rentrer dans cette maison souillée et concevoir réellement ce drame.

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