Cinq histoires poétiques

       Les Rêves – On parle de soi comme on parle des autres. On observe un visage, des manières qui semblent étrangères. On se force à se dire que l’on s’appartient, mais on nous échappe, on glisse entre nos propres mains. A quoi rêve-t-on vraiment ? Quand la nuit nous emporte et nous enlève à notre corps, comment se plante un tel décors, à travers des montagnes d’Or et de diamants, je me sens bien vivante ; Des mots volent en un moment, ces rêves me laissent haletante. 

Les Vers – Comment exprimer cette douleur au fond de ma gorge ? J’aimerais dessiner ces épines, celles qui piquent ma trachée. Puis j’aimerais les gommer pour ne plus les sentir me brûler de l’intérieur. Je parais étouffer, prise au piège de ces épingles dorées. Les mots restent le seul remède à ce spleen éternel; je couche des vers sur du papier, je vis pour m’éveiller.

Le Temps – Moi, dans ma bulle, dans un monde qui bouge, qui se mouve, qui change et se transphorme, qui danse au fil du temps, avec la vie, avec la mort, qui passent en un moment. Tout autour n’est que changement, tout rend aigri, rend vieux et inconstant. J’aimerais stopper le monde, pour quelques secondes. J’aimerais faire de ce moment le mien, pour une fois, tout remettre à demain.

Le Voyage – Je voudrais partir au pays de la glace et de la neige. Faire des rêves entièrement blancs. Voir des animaux qu’on ne voit que dans les livres d’enfants, toucher des montagnes imaginaires. J’aimerais voir l’Antarctique ou l’océan, la glace qui dégèle au printemps. Traverser le monde en quelques secondes. Un voyage à travers le temps et l’espace. Peut importe où l(on va, peut importe où l(on arrive, je veux changer d’horizon, découvrir l’autre coté de la rive.

Les mots – Une dernière fois, je couche ces mots sur le papier. Encore une fois, je pense me répéter. Je connais ces contines par coeur, des refrains sans mélodie. Je les inventent et les réinventent. Un univers de lettres, dessinées au crayon de couleur. Une once de joie au milieu de la dureté de ce qu’il s’y raconte.
PAGNON Sarah L1.

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