“Solo Wedding” Haru Otani

J’ai trouvé fort intéressant la performance Solo Wedding de Haru Otani en ce qu’elle démontre pour moi les paradoxes qui peuvent exister au Japon. Pour commencer il apparaît comme évident qu’un mariage doit comporter deux personnes pour se manifester. Se marier avec soit même, c’est à dire seul, témoigne d’une absurdité digne d’un schizophrène.

 

Cependant Haru Otani sent le besoin d’exprimer cette volonté d’un mariage solitaire au sein de son existence. Comme certaines japonaises au sein de simulacre durant leur vie. Il semble y avoir dans sa conception du mariage comme un défaut de conception pré-existant. Elle semble avoir effacé toute notion juridique pour n’en tirer qu’une cérémonie idéalisé au sein de la culture européenne. Il en témoigne le choix de sa robe et le début de sa performance qui rappel singulièrement l’enfance d’une petite fille ayant trop souvent regardé des Walt Disney. La représentation du mariage y est déconnecté de toute signification religieuse ou étatique. Le mariage devient alors une attraction communicationnelle pour exprimer le fait que l’on a « réussit » sa vie social.

 

Au Japon le respect de la tradition joue une place très importante au sein de la culture. Le mariage en devient rapidement un événement incontournable de la vie d’un adulte. Il marque son indépendance vis à vis de ses parents et son intégration au sein de la société.

Reprendre l’idéal du mariage à l’européenne est surement pour Haru Otani une manière de fuir la réalité d’une tradition Japonaise pesante toute en la respectant. Faire un mariage seul devient alors une manière de dire que l’on respecte la tradition sans la réaliser pour autant. La performance en elle même devient alors au travers de l’art un moyen d’exprimer ensemble des sentiments contradictoires.

 

Cette performance représente pour moi parfaitement le syndrome de Peter Pan qui touche la plupart des jeunes japonaises et japonais qui refusent de devenir pleinement adulte face à la peur et au poids de leurs traditions.

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